Les orgues du Val d'Oise

Ermont


Chapelle Notre-Dame des Chênes

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Ermont, l'orgue de la chapelle des Chênes (photo Daniel Blackstone)
Historique : construit à une date inconnue, l'orgue viendrait d'un temple de Bavière. Il semble être pneumatisé en 1907 par Martin et Joseph Rinckenbach, comme le laisse présumer la console, qui, pour avoir été plusieurs fois modifiée par la suite, n'en est pas moins très semblable aux consoles Rinckenbach de la même époque [1], ainsi qu'une indication relevée sur le côté d'une touche en 2007 indiquant "...(illisible)weiler 1907" [2]. Il s'agit de toute évidence de Ammerschweier 1907, soit le nom allemand d'Ammerschwihr, localité de l'atelier Rinckenbach, ce qui annulerait la parenté de cette opération à Roethinger, dont le cartouche est bien plus tardif (en 1907, Roethinger était à Schiltigheim et non à Strasbourg).
          Il se pourrait que l'instrument ait été placé par M. et J. Rinckenbach chez un particulier en Suisse. Des moyens limités et une hauteur sous plafond réduite pourraient être la cause de la suppression du fronton surmontant le buffet et le coudage des tuyaux de basse de la Montre ainsi que la pose d'une console "standard" munie de claviers de 56 notes pour des sommiers de 54, voire l'harmonisation assez douce de la Trompette.
          La composition de l'orgue à cette époque était sûrement la suivante :
Grand-Orgue :

Bourdon 16
Montre 8
Flûte harmonique 8
Prestant 4
Progression harm. 2-3 rangs
Anche (?) 8
Récit expressif :

Bourdon 8
Salicional 8
Flûte douce 4
Pédale :

Soubasse 16
Violoncelle 8

          L'orgue est remonté à Ermont en 1965 par Roethinger, qui modifie sûrement la console à cette occasion (les "porcelaines" de jeux ne semblent pas correspondre à la qualité de ce que faisaient les Rinckenbach) et y appose son cartouche. Il est inauguré par le chanoine Roussel, organiste à Port-Marly.
          En 1972, hélas, l'instrument est confié à Jean Jonet, qui transforme le Bourdon 16 du GO en Quinte et le Salicional du Récit en Flûte 2 (ce dernier jeu conserve tout de même ses freins à bavettes).
          De nouveaux travaux sont effectués en 2007, consistant en un relevage, le déplacement de l'orgue, le remplacement de la transmission pneumatique par une transmission électronique, et le changement de la Trompette. Ces travaux, financés par l'association des amis de l'orgue de Notre-Dame des Chênes, sont réalisés par Claude Jaccard, qui assure l'entretien de l'instrument, ainsi que Joël Pétrique pour l'électronique. Il est dommage que l'on n'ait pas profité de ces travaux pour reconstituer les deux jeux altérés en 1972...

Console : 2 claviers de 56 notes (54 notes aux sommiers) et pédalier de 27 notes en console retournée sur le côté, l'organiste tournant le dos à l'instrument. Registration par dominos à pastilles indiquant le nom des jeux dans une couleur différente selon le clavier. Commandes des accouplements et tirasses doublées par des cuillers (la combinaison libre ne s'appelle que par cuiller). Expression par bascule à droite. Pédalier droit légèrement décentré.
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Transmissions : électroniques.

Composition :
Grand-Orgue :

Montre 8
Flûte harmonique 8
Prestant 4
Quinte 2 2/3
Fourniture 2-3 rangs
Trompette 8
Récit expressif :

Bourdon 8
Flûte 4
Flûte 2

Pédale :

Soubasse 16
Violon 8

Tirasses GO et Récit 8. Récit/GO 8, 16. GO 4. Tremblant Récit. Combinaison libre. Piano pédale. Transpositeur.

La Fourniture du Grand-Orgue consiste en un rang de 2 2/3 et un rang de 2 auxquels s'adjoint un rang de 4 au 2e Ut. Elle ne comporte pas de reprises.


État actuel : bon. Cependant, la transmission, destinée à remplacer une transmission pneumatique jugée obsolète et peu fiable (on est perplexe en lisant que nombre d'orgues pneumatiques alsaciens ont été restaurés à l'identique et que leurs transmissions sont un modèle de précision et de fiabilité) occasionne un toucher assez peu agréable et répond avec un léger retard (défaut amplifié en grande partie par la position de la console, à droite de l'instrument, position qui acoustiquement est infiniment défavorable pour l'organiste. Des fuites affectent la stabilité du vent. Quant à la Trompette, son égalisation laisse à désirer,  et elle gagnerait à être réharmonisée, d'autant plus que son esthétique est diamétralement opposée à l'esthétique de base de l'instrument.


Remarque : on se trouve désormais en présence d'un instrument dont l'ensemble est assez peu cohérent : les jeux symphoniques d'origine côtoient des jeux néoclassicisants (Quinte, Flûte 2), voire baroquisants (Trompette). Il pourrait être intéressant de rendre à cet instrument atypique, seul représentant de cette facture dans le département, sa disposition d'origine, en particulier en ce qui concerne le Salicional du Récit, qui fait malgré tout défaut, et remplacer éventuellement la Trompette par une Trompette d'esprit plus symphonique (les exemples d'orgues de ce type ne manquent pas en Alsace...).

Acoustique : extrêmement réverbérante et assez défavorable à la clarté du son (atténuée cependant lorsque la chapelle est pleine).
Photos : Daniel Blackstone (avant et pendant le transfert), Bastien Milanese. Merci de ne pas copier le contenu de cette page sans autorisation.

​Sources :

[1] http://decouverte.orgue.free.fr/facteurs/rinckenbach2.htm
[2] document sur l'historique de l'orgue rédigé par Claude Jaccard
Remerciements à Martin Foisset et Eric Eisenberg pour les informations sur la maison Rinckenbach
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