Les orgues du Val d'Oise
Pontoise

Église Notre-Dame

Orgue inutilisable


Historique : l'orgue provient de l'église de l'Hôtel-Dieu de Pontoise et a été construit au XVIIe siècle par François Thierry. Lors de la démolition de l'Hôtel-Dieu en 1808, l'orgue doit être transféré dans l'église Notre-Dame, qui n'a plus d'orgue. Le transfert est réalisé par Pierre-François Dallery, qui remplace le Larigot "inutile" du Grand-Orgue par un dessus de Flûte 8, supprime la Doublette et le Plein-Jeu du Grand-Orgue et refait ceux du Positif, et pose un Hautbois au Récit. En 1836, Cavaillé-Coll pose une Doublette et un Plein-Jeu au Grand-Orgue sur les chapes laissées vides, change la Flûte 8 et remplace la Tierce du Positif par une Flûte 4. En 1895, l'orgue a la composition suivante, encore très classique :
Positif de dos :

Bourdon 8
Prestant 4
Flûte 4
Nasard 2 2/3
Doublette 2
Plein-Jeu 3 rangs
Cromorne 8

Grand-Orgue :

Montre 8
Bourdon 8
Flûte 8
Prestant 4
Nasard 2 2/3
Doublette 2
Tierce 1 3/5
Plein-Jeu 5 rangs
Trompette 8
Voix Humaine 8
Clairon 4

Récit :

Cornet 5 rangs
Hautbois 8

L'orgue aurait pu terminer le siècle et passer la vague néoclassique sans encombres... le sort en a décidé autrement : en 1895, un devis de Charles Anneessens, d'Halluin (Belgique) signe l'arrêt de mort de l'instrument classique. Le buffet contient désormais un orgue symphonique de deux claviers et pédalier. La tuyauterie est entièrement neuve (rien n'a été conservé de l'instrument précédent). Pour loger la boite expressive, le grand buffet est avancé, et de ce fait le Positif de dos, désormais vide, est amputé de sa partie arrière (pratique que l'on retrouve, dans le Val d'Oise, à Magny en Vexin et à Gonesse). Les transmissions sont pneumatiques. L'orgue, qui échappe à une intervention de Jules Bossier, est relevé par Béasse en 1925 (pose d'un ventilateur électrique), avant d'être restauré, en 1945, par Louis Eugène-Rochesson, de Pontoise : celui-ci installe une transmission électropneumatique (système à cases) et transforme quelques jeux dans le goût néoclassique. À la fin des années 1970, l'instrument, de moins en moins joué, n'est plus entretenu et finit par tomber en panne. La moindre tentative de le remettre en marche s'avère être un échec, la déficience de la transmission et la mauvaise qualité des matériaux occasionnant pannes en tout genre, emprunts, cornements... sans compter les risques de courts-circuits ! L'orgue est actuellement débranché, en attendant la reconstruction de l'orgue, financée par la ville de Pontoise en partenariat avec l'association "les Amis de l'Orgue de Notre-Dame" (reconstruction qui surviendra après la restauration complète de l'église elle-même). Un substitut électronique placé dans le choeur assure l'accompagnement des offices dans la limite de ses possibilités et de son état, lui-même assez défaillant...

Composition de l'orgue après les travaux de Rochesson :

Grand-Orgue :

Bourdon 16
Montre 8
Bourdon 8
Flûte harmonique 8
Prestant 4
Flûte 4
Nasard 2 2/3
Doublette 2
Tierce 1 3/5

Récit expressif :

Flûte 8
Gambe 8
Voix céleste 8
Flûte octave 4
Plein-Jeu 2-3 rangs
Trompette 8
Hautbois 8

Pédale :

Soubasse 16
Basse 8
Flûte 8


Tirasses GO et Récit
Accouplement Récit/GO 8 et 16
5 combinaisons fixes

Note : malgré son état et la qualité moyenne de certains de ses composants, il pourrait être intéressant de réutiliser l'orgue Anneessens dans un nouveau cadre. Les transmissions, en très mauvais état du fait de l'absence d'entretien pendant des dizaines d'années, demanderont bien entendu une certaine attention. Il pourrait être envisageable de reconstruire une transmission pneumatique (on commence à reconnaître que ce système présente de l'intérêt, dans le cas contraire une visite en Alsace s'impose).
Photos : Bastien Milanese, Samuel Campet. Merci de ne pas copier le contenu de cette page sans autorisation.
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